A travers un périple épique, 5 heures d’horloge, sous un soleil de plomb, infatigable, le Ministre Garba Hakimi, accompagné d’une forte délégation, a sillonné les coins et recoins des Centres nationaux de prise en charge de la drépanocytose et du cancer. D’une part, il s’est agi de s’enquérir du fonctionnement de ces deux entités et d’autre part, pour échanger avec les différents responsables et leurs agents des obstacles qu’ils rencontrent ainsi que les éventuelles pistes de solutions envisageables pour une meilleure performance dans l’exécution de leurs missions de service public respectives. Quoi que ces visites soient satisfaisantes pour les différentes parties, elles ont révélé d’énormes difficultés à surmonter et la nécessité d’un suivi permanent de l’autorité de tutelle s’est engagée à assurer rigoureusement.
La délégation ministérielle recevant les explications
au Laboratoire d’électrophorèse du CNRD
Dans une posture magistrale, le Ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, M. Garba Hakimi, très pointilleux, a égrené service après service, les différents arcanes du Centre National de Reference de la Drépanocytose, premier point d’accueil de cette visite matinale du mardi 2 mai 2024. Tel un sacerdoce, le ministre ainsi que la délégation qui l’accompagne ont dévisagé les compartiments de centre en recueillant au passage les témoignages et les explications du personnel soignant et même des malades qui y résident, tantôt sur les conditions de travail et les difficultés majeures auxquelles il faut urgemment apporter des solutions, tantôt sur l’appréciation et la gratitude des malades en soins qui désirent que cette œuvre salutaire se pérennise dans le temps. Apporter des solutions pour améliorer la prise en charge de cette maladie sans solution, parfois gravissime, handicapante à vie, entrant soit la morbidité ou la mort de ceux qu’elle croise est un travail de longue haleine qui demande de la poigne mais aussi un volontarisme sans ambages, des qualités cultivées par le ministre Garba Hakimi.
La drépanocytose est une maladie due à une malformation des globules rouges qui prennent la forme d’un fossile ou d’une banane, alors que chez les sujets sains, la forme est ronde. Ces globules rouges transportent normalement l’oxygène de l’air aux organes par l’intermédiaire de l’hémoglobine. Chez les drépano, le taux de globules rouge est diminué, ce qui fait que l’oxygénation est insuffisante, surtout chez les sujets SS. Au Niger, en accord avec les autorités sanitaires, la drépanocytose représente un problème majeur de santé publique du fait de sa prévalence élevée estimée à 23,2%, contre 13% pour le plan africain. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la drépanocytose est la première maladie génétique mondiale qui touche environ 50 millions de personnes chaque année.
Ainsi, en 2009, le Centre National de Référence pour la Drépanocytose (CNRD) a été créé grâce au partenariat avec le Ministère de la Santé, l’AMADE Mondiale, la Coopération Monégasque et l’Association de Lutte contre la Drépanocytose au Niger (ALDN). Ce centre, devenu opérationnel en 2010, a pour mission de contribuer à réduire la mortalité liée à la drépanocytose par la prise en charge médicale et psychosociale des patients drépanocytaires, la formation des professionnels de santé, la sensibilisation, le conseil génétique et le dépistage ainsi que par le développement de la recherche scientifique. Depuis son ouverture, le CNRD dénombre près de 43.000 patients suivis, parmi lesquels 45% sont des enfants âgés de moins de 5 ans, près de 4.000 hospitalisations et plus de 82.000 examens de laboratoire.
Par ailleurs, il faut noter que sans aucune assurance maladie, les frais liés à l’achat de médicaments, aux coûts de l’hospitalisation et des examens médicaux sont le plus souvent hors de portée des patients, car les malades, dont la plupart ne disposent que d’un faible revenu, n’ont pas toujours les moyens financiers pour y faire face.
Au pas de course, sous la conduite diligente de la Directrice du Centre, Médecin col Djibo Mariama la visite a expédié ses hôtes dans la dizaine de services que compte l’institution notamment le laboratoire d’électrophorèse, les salles d’hospitalisation pour les femmes et une salle hospitalisation pour les hommes, une salle de consultation, l’unité de recherche sur la drépanocytose, la salle de numération formule sanguine (NFS), …….
Au terme de cette excursion fastidieuse même pour les avertis, le ministre s’est attardé sur la situation de la situation de la fourniture en énergie du centre en ces moments de forte canicule impliquant par ricochet une forte demande. A ce stade, le ministre ainsi que sa délégation, la presse y compris, ont constaté de visu l’effectivité d’un groupe électrogène de 22 KVA fonctionnel, qui s’est déclenché en pleine visite et un deuxième groupe de 100KVA dysfonctionnel depuis 2016 et qui est resté toujours en l’état. Cependant, il s’agit ici de relever l’équivoque selon laquelle le Centre National de Reference de la Drépanocytose ne dispose pas d’un groupe de électrogène pour l’alimentation en énergie électrique, minoration distillée à dessein sur les médias sociaux dont la visite du ministre a permis de faire toute la lumière en suscitant la manifestation de la vérité sur le sujet.
S’en est suivi un conclave à huis-clos entre le ministre et le personnel soignant, le personnel d’appui et les responsables admiratifs du centre dont l’objectif est d’ausculter les tenants des obstacles qui entravent le bon fonctionnement dudit centre. A l’issue de ce tête-à-tête méticuleux d’une heure et demie d’horloge, un diagnostic a été opéré sur la situation actuelle de ladite institution.
Ainsi, le CNRD rencontre, tout de même des difficultés qui obstruent son fonctionnent normal et régulier ce qui l’empêche d’assurer pleinement et efficacement sa mission l’exiguïté des locaux, l’insuffisance du personnel en qualité et en quantité, la vétusté de certain équipement d’analyse de sang et médicamenteux dont les intrants de test, l’insuffisance des moyens financiers dont l’allocation budgétaire qui s’est considérablement étiolée, la faible capacité de libération des crédits au niveau du ministère des finances, l’absence total des partenaire techniques et financier pour accompagner le centre dans sa mission de santé publique. A ce niveau, il faut préciser le CNRD n’est soutenu par aucun bailleurs de fond mais aussi le faible recouvrement des frais de prise en charge auprès des ministères qui ne payent pas pour leurs agents ou leurs ayant-droits, l’absence de statut pour le personnel soignant et le personnel d’appui dont environ 70M% sont des contractuels ou des bénévoles, l’insuffisance du matériel roulant, ……entre autres….
En fin, à toutes ces préoccupations soulevées, le Ministre Garba Hakimi a assuré les responsables de CNRD quant à l’engagement ferme de Son Excellence, le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat et de Son Excellence Ali Mahamane LAMINE ZEINE, Premier Ministre de renforcer les capacités d’accueil et de fonctionnement des services relevant du secteur de la santé, seul gage du bien-être et de l’épanouissement de nos populations ainsi que de leur développement car sans la santé, aucune forme de développement ne peut être possible. Sur une note de satisfaction, d’espoir et du goût du travail bien fait, les deux parties se sont quittées avec des fermes promesses par rapport à l’amélioration de la prise en charge de la drépanocytose au Niger.
La deuxième étape a conduit le ministre au Centre National de lutte contre le Cancer pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux du Bunker où 90% sont déjà réalisés et que dans une semaine ces travaux seront achevés.
DAID/RP MSP/P/AS