La salle de réunion du restaurant Arc en ciel de Niamey a servi de cadre pour l’atelier de restitution et de validation des résultats de l’étude sur ‘ les talibés et les enfants de la rue dans les grands centres urbains du Niger, le mardi 05 décembre 2023.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux allocutions. La première celle du responsable du Groupe d’Etudes et de Recherches Migratoires Espace et Sociétés ( GERMES) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey et coordonnateur de l’etude, Professeur Mounkaila Harouna qui a de prime à bord presenté le Germes comme étant un centre qui mene des travaux de recherche sur les migrations feminines internes au Niger, avant de remercier le Ministère pour avoir confié l’étude audit centre à travers une de leurs étudiantes Doctorante,. IL a aussi rappelé les péripéties qui ont retardé l’étude débutée depuis 2021 pour une durée de onze mois. La Directrice Générale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Madame Iddé Hadiara Arzika a, dans son discours d’ouverture, souhaité au nom de son Excellence le Colonel major Garba Hakimi, Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales et à son nom propre, la chaleureuse bienvenue aux participant-es avant de poursuivre sur les motivations qui ont poussé le ministère a commandité l’étude. Ces motivations sont entre autres celles de contribuer à mieux connaitre les phénomènes des talibés et des enfants de la rue au Nger. Pour cela, deux objectifs majeurs ont été fixés à savoir Fournir une analyse approfondie sur les différentes causes poussant un enfant à vivre dans la rue et/ou devenir talibés dans les grands centres urbains du Niger et décrypter l’univers dans lequel ils vivent ; et fournir une analyse multi-échelle des acteurs et des mécanismes de prévention et de prise en charge des enfants de la rue et ou talibés. Elle a aussi rappelé combien les problématiques des enfants talibés et des enfants de la rue constituent des préoccupations constantes et majeures du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), avec à sa tête Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, Chef de l’Etat et de Son Excellence Monsieur Lamine Zeine Ali Mahaman Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances.
Pour mieux illustrer l’ampleur et la portée du phénomène de talibés au Niger, Madame la Directrice Générale a rappelé les résultats de l’étude intitulée « Souffrance sous silence enquête sur la mendicité forcée des enfants talibés au Niger » menée par l’Association Nigérienne pour le Traitement de la Délinquance (ANTD) en 2020 sur les talibés en collaboration avec ses partenaires. Au total, 86 824 talibés et 1 543 écoles coraniques ont été recensés dans ces localités et que « parmi les 86 824, au moins 76 080 sont forcés à mendier » pour survivre, avec tous les risques que cela comporte, a-t-elle affirmée.
Face à de tels défis menaçant l’avenir de nos enfants, nous devons désormais travailler dans un esprit de complémentarité et de synergie d’actions, afin d’optimiser l’utilisation des ressources humaines, matérielles et financières dont nous disposons, a-t-elle conclue.
La restitution a porté sur la contextualisation de l’étude, contexte qualifié de sécuritaire en lien avec les Groupes Armés non étatiques (GANE), avant de décliner l’objectif principal de la recherche qui est celui d’analyser les trajectoires des enfants de la rue /talibés et les modes d’insertions urbains. Cette démarche a abouti à la conclusion que dans la ville de Diffa, la crise sécuritaire a largement contribué à la présence des enfants dans les écoles coraniques et dans la rue, ils sont majoritairement des réfugiés venus du Nigeria et des déplacés internes, en plus la crise a changé les directions des mouvements.
L’intervention des ONG dans cette région a conduit à l’immigration des enfants de Zinder et de Maradi. Par contre, l’impact de la crise sécuritaire sur la mobilité des enfants se sent moins dans la ville de Tillaberi du fait de sa proximité avec Niamey, très peu d’enfants restent à Tillaberi, ils préfèrent se rendre dans la capitale qui leur offre plus d’opportunités. Malgré l’ampleur du phénomène des enfants de la rue et talibés, les interventions des ONG dans la zone sont beaucoup plus orientées sur la situation des enfants issues des camps des réfugiés et des déplacés internes.